Saint Jacques


Saint Jacques


Avant de parler du chemin, intéressons-nous d’abord à ce personnage, sujet de tant de dévotion et à l’origine de tant de pérégrinations : qui était saint Jacques ?


Selon la tradition chrétienne, il serait né en Galilée vers l’an 5 avant Jésus-Christ. Il est le fils de Marie Salomé et de Zébédée, de qui il tient son nom : Jacques de Zébédée. Il est aussi appelé Jacques le Majeur : cette épithète lui venant, sans doute, de sa qualité d’aîné puisqu’il est le frère aîné de l’apôtre Jean. Cela permet de le distinguer d’un autre apôtre : Jacques d’Alphée, dit le Mineur.

Avec son frère Jean, il fut l’un des premiers disciples de Jésus. Les Évangiles mentionnent sa présence lors de plusieurs événements : la pêche miraculeuse sur les bords du lac de Génésareth, la résurrection de la fille de Jaïre, la Transfiguration, la prière de Jésus au Mont des Oliviers et la troisième apparition du Christ après sa mort.


Un an après la crucifixion du Christ, les apôtres se partagèrent les contrées à évangéliser. Jacques partit alors en Espagne avec quelques disciples. Des dizaines d’années plus tard, il revint à Jérusalem afin de soutenir la communauté des croyants, victime d’une nouvelle persécution. En tant que figure représentative de l’Église, Hérode le choisit, pour donner un châtiment exemplaire à la communauté chrétienne : il le fit décapiter par l’’épée aux alentours des années 41-44. C’est le seul apôtre dont la mort est rapportée dans le Nouveau Testament : « Il [Hérode] fit périr par le glaive Jacques, frère de Jean. » (Actes XII : 2)

Deux de ces disciples, Théodore et Athanase, auraient alors recueilli sa dépouille pour la déposer dans une barque. Après sept jours de mer, l’embarcation aurait fini par accoster en Galice.




Célébration, représentations et symbole


Saint Jacques est fêté le 25 juillet dans le christianisme occidental. Les années où cette commémoration du martyre de saint Jacques tombe un dimanche sont dites des années jacquaires. Les croyants achevant leur pèlerinage de Compostelle ces années-là peuvent obtenir l’indulgence plénière, c’est-à-dire la rémission totale de leurs pêchés.

Dans le christianisme oriental, saint Jacques est fêté le 30 avril.


L’apôtre est souvent représenté de trois façons :

en majesté, assis : c’est la figure auréolée du saint qui trône sur le maître autel de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle ;

en pèlerin, debout : à partir du XIIIe siècle, sous l’influence du pèlerinage de Compostelle, il porte la tenue traditionnelle du jacquet, avec le bourdon de pèlerin (le bâton), la besace, la calebasse (gourde), le mantelet (grande cape) et le chapeau de feutre à larges bords orné d’une coquille Saint-Jacques. Toutefois, si cette représentation inclut un chien, il ne s’agit pas de saint Jacques mais de saint Roch. Parfois aussi, il porte une épée, souvenir de son martyre ;

en tueur de maures (dit saint Jacques Matamore) : armé d’une épée sur un cheval blanc, en référence à la bataille de Clavijo en 844, où l’émir de Cordoue Abd al-Rahman II fut défait par le roi des Asturies Ramiri Ier.   Selon ce dernier, cette victoire serait due à l’intervention miraculeuse du saint. Ainsi, au plus fort de la mêlée, il serait apparu sur un destrier blanc, portant un étendard blanc frappé d’une croix rouge pour fendre de son épée tous les maures sur son passage et permettre aux combattants chrétiens de vaincre l’ennemi. 


La coquille Saint-Jacques est le symbole qui représente le saint et qui permet de le reconnaître sur les peintures et les sculptures.


Portail de la Gloire, cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle

 Eduardo De Riquer, Creative Commons Attribution


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