Fisterra


Le chemin de Saint-Jacques ne se terminait pas toujours à Compostelle. Après Santiago, certains cheminants décidaient de continuer jusqu’à Fisterra, Muxía ou Padrón.


Fisterra

Dès le IXe siècle, certains pèlerins prolongeaient le chemin d’une centaine de kilomètres vers la Costa da Morte (la Côte de la Mort, appelé ainsi à cause des nombreux naufrages qui s’y sont produits) à l’extrémité nord-ouest de la Galice, jusqu’au Cabo Fisterra (Cap Finisterre) : un promontoire granitique de 600 mètres de haut qui surplombe les eaux houleuses de l’Océan Atlantique. Depuis toujours, ce chemin est chargée de symbolisme et son origine est ancrée dans des coutumes très anciennes. Les peuples celtes accomplissaient déjà cette pérégrination vers l’occident afin de suivre la course du soleil. D’ailleurs, selon la tradition, l’apôtre saint Jacques serait venu à Finisterre pour détruire le temple de Ara Solis où les païens rendaient le culte au soleil.

Les Romains (arrivés vers le milieu du IIe siècle avant Jésus-Christ) voyaient en cet endroit l’engloutissement mythique du soleil dans la mer, la « Finis Terrae » la fin des terres, le bout du monde.

À partir de la fin du XIVe siècle, les pèlerins s’y rendaient pour se signer devant la trace du pied du Christ et le siège, creusé dans le roc, où se seraient assis la Vierge Marie, saint Jean, saint Jacques et saint Pierre.

De nos jours, certains cheminants considèrent que le Cap Finisterre est le point final du chemin de Saint-Jacques. Ils gravissent le promontoire pour contempler un dernier coucher de soleil, méditer introspectivement devant l’immensité de l’océan. Et puis, au terme du voyage, ils s’en retournent vers de nouveaux chemins.

Le jacquet peut obtenir auprès du refuge des pèlerins, sur présentation de la crédencial, un certificat de pèlerinage : la Fisterrana (non reconnue par l’Église).



Muxía

Après Fisterra, à partir de la fin du XIVe siècle, le pèlerin pouvait aussi se rendre à Muxía (à 31 km au nord-est) pour se signer devant la barque de pierre (dans laquelle serait arrivée la Vierge Marie, guidée par des anges, pour encourager l’apôtre Jacques à évangéliser la Galice) et dont le mât, long d’environ 25 m, ne pouvait être bougé que par les pèlerins libres de tout péché. Deux pierres symbolisent cette apparition : la Pedra de Abalar et la Pedra dos Cadris (représentant respectivement la barque et la voile du navire). Un sanctuaire La Nosa Señora da Barca (Notre-Dame-de-la-Barque), au bord de l’océan, a été érigé pour commémorer cet épisode.

Le dicton populaire assure que si « Tout meurt à Fisterra, tout renaît à Muxía ».

Le pèlerin peut obtenir un certificat de pèlerinage : la Muxiana (non reconnue par l’Église), délivrée par l’Oficina de Atención al Peregrino (Casa da Cultura).



Padrón

À partir de la fin du XIVe siècle, le pèlerin pouvait également poursuivre son chemin de Santiago jusqu’à Padrón (23 km au sud-est) pour se rendre à l’endroit où la barque, qui transportait la dépouille de l’apôtre, a accosté ; et où un rocher s’est ramolli comme de la cire sous le poids du corps du saint pour lui façonner un sarcophage. Selon le proverbe médiéval « celui qui va à Compostelle et ne va pas à Padrón, est un pèlerin ou pas ».

Non loin de là se trouve Santiaguiño do Monte, reconnu comme un des premiers lieux de prédication de l’Apôtre à son arrivée en Espagne. Le 25 juillet, une romería (pèlerinage religieux) est organisée de Padrón à Santiaguiño do Monte.




Muxía


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